La dépression chez les jeunes enfants et les adolescents
Compte tenu de la chronicité, de la prévalence, de la comorbidité et des répercussions négatives qu’elle pourrait engendrer, la dépression chez les jeunes est considérée par certains auteurs comme étant la psychopathologie infantile la plus importante, d’où la nécessité de s’attarder à ses facteurs de risque.
Les schémas cognitifs dépressogènes sont parmi les principaux facteurs de risque de la dépression. De manière générale, la dépression selon Beck pourrait résulter de l’interprétation négative que fait l’individu des expériences et stimuli auxquels il est exposé dans son environnement. Une des distorsions cognitives fréquemment relevées s’avère être la sociotropie : soit la sensibilité du sujet au rejet, l’importance qu’il accorde au regard des autres, sa propre tendance à l’autocritique et la mesure de la valeur personnelle qu’il s’accorde en fonction de ses compétences ou de sa place au sein de différentes relations interpersonnelles. Un enfant qui ne ressent pas qu’il possède sa place dans un ensemble, qui s’avère sensible aux critiques des autres et qui ne possède pas une très grande estime de lui-même, un jeune qui vit le ridicule voire l’intimidation devient donc d’autant plus vulnérable à ces types de schémas cognitifs dépressogènes où le pessimisme, la sur-vigilance et la perte de confiance en ses moyens et en sa propre valeur règnent.
Chez les adolescents, le développement de la pensée formelle et l’égocentrisme pourraient également contribuer à l’émergence de distorsions cognitives: l’audience imaginaire (tout le monde me regarde), la fable personnelle (ce genre de chose n’arrive qu’à moi) et les ruminations ne font qu’exacerber les pensées négatives et accroitre le risque de souffrir d’un trouble dépressif. L’âge tient aussi un rôle important puisqu’il s’accompagne d’une maturation, de la puberté, de transitions de vie importantes (primaire, secondaire) et de choix personnels (alcool, drogue, relations, autonomie, responsabilité). Il est aussi important d’inclure certains autres facteurs qui puissent affecter l’adolescent : l’inattention et l’hyperactivité peuvent rendre plus difficile l’acceptation dans un groupe, les abus physiques ou sexuels peuvent aussi être présents ou prendre leur pleine signification à cet âge s’ils ont été vécus durant l’enfance (connaissances sur le sujet de la sexualité, représentation mentale de ce que signifie le geste, etc.), les échecs scolaires et la pression de devoir performer rajoutent au stress quotidien, la conscience de son image corporelle et la faible estime de soi contribuent aussi au fardeau, etc.
On y compte aussi des facteurs de risque qui n’appartiennent pas à l’enfant ou à l’adolescent : le statut socio-économique, les conflits conjugaux, les divorces, la dynamique ou le manque de cohésion familiale, la disponibilité émotionnelle du réseau social, les problèmes de santé physique/mentale des parents ou le décès d’un proche sont tout aussi capables d’affecter le jeune.
L’adulte aussi peut tomber victime des mêmes circonstances et s’avérer vulnérables aux mêmes facteurs de risque pour la dépression; au fait, il y en aurait encore davantage chez l’adulte (rôle de parent, vie professionnelle, finances, vie amoureuse, etc.). Cependant, l’adulte a aussi les capacités cognitives, l’expérience et le savoir-faire pour tenter de tirer son épingle du jeu, ce que l’enfant ne possède pas encore. C’est donc pour ces raisons que vous, parents, tenez un rôle d’autant plus important auprès des jeunes en général. Gardez un œil ouvert, demeurez compréhensifs et soyez à l’affut de la détresse qu’un jeune pourrait démontrer. La compréhension de la dépression et des facteurs de risque qui sont en jeu sont donc importants à la prévention de la dépression chez les jeunes enfants et les adolescents.
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