Les traitements pour le TDAH

Les traitements pour le TDAH (Trouble du déficit de l’attention avec/sans hyperactivité) passent par différents chemins, mais on priorise généralement deux avenues: la thérapie cognitivo-comportementale et le traitement pharmacologique qui ont tous deux été démontrés à travers de nombreuses études comme efficaces pour améliorer l’attention, le comportement et le fonctionnement de la personne dans son quotidien.

Malgré le diagnostic de TDAH, il arrive que des personnes chez qui les symptômes sont léger réussissent à fonctionner au jour le jour, sans nécessiter de traitement: l’être humain grandit, apprend et s’adapte, ce qui fait que certaines gens arrivent à mettre en place des stratégies compensatoires pour minimiser leurs difficultés. Par contre lorsque les symptômes sont plus importants, l’efficacité et le fonctionnement peuvent être affectés; ces individus se retrouvent alors dépassés par les manifestations du TDAH.

Quand considérer les traitements pour le TDAH?

Avant de considérer une intervention, il est très important de s’assurer que le diagnostic de TDAH soit le bon et qu’il ait été apposé avec justesse. L’évaluation cognitive complète en neuropsychologie représente alors le meilleur moyen pour éviter les faux diagnostics. Pour une liste complète des critères diagnostics du TDAH, cliquez ici.

Pour savoir si un traitement devrait être débuté, les spécialistes du domaine adhèrent généralement à trois grandes lignes de conduite. Un traitement est donc recommandé si les difficultés de l’individu sont suffisantes pour compromettre l’une des sphères suivantes:

1) La dynamique familiale: Est-ce que l’inattention, l’hyperactivité-impulsivité ou les comportements induisent des tensions familiales entre les enfants, entre le parent et l’enfant ou entre les parents eux-mêmes à cause de l’enfant? Est-ce que le TDAH chez un des adultes perturbe la relation de couple?

2) Les relations sociales: Est-ce que l’hyperactivité-impulsivité ou l’inattention empêche la personne de s’intégrer à un groupe, de maintenir ses amitiés? Est-ce qu’elle irrite les autres et cause fréquemment des conflits? Ou est-ce qu’un individu se sent isolé, est rejeté par ses pairs en raison de ses difficultés?

3) Les apprentissages académiques ou l’efficacité au travail: Est-ce que la personne est à risque d’échec ou que les apprentissages sont compromis par un manque de concentration? Est-ce que le temps et l’effort investi aux études ou au travail sont démesurés par rapport aux résultats obtenus? Est-ce que l’efficacité et la productivité sont régulièrement compromises?

Chez Neurosolution, nous préconisons une approche complète et, pour ce faire, accordons aussi beaucoup d’importance à une dernière sphère du fonctionnement lorsqu’il s’agit d’entamer un traitement:

4) La santé et la sécurité: Est-ce que les comportements de l’enfant peuvent le mettre en danger (traverse la rue sans regarder des deux côtés, s’égare dans un centre d’achat sans avertir l’adulte, grimpe dans des endroits risqués ou se blesse souvent, etc.)? Est-ce que l’impulsivité pourrait compromettre sa santé (conflits, consommation, relations sexuelles à risque, etc.)? Ou y aurait-il risque d’accident ou de danger pour autrui chez l’adulte inattentif (machinerie lourde, conduite automobile, etc.)?

Voilà donc des questions à se poser lorsqu’on considère adopter un traitement pour le TDAH.

Apprenez-en plus sur:

Le TDAH L'évaluation du TDAH

Thérapie ou médicaments pour le TDAH?

Une intervention en thérapie cognitivo-comportementale permet d’adresser certaines facettes du TDAH qu’un médicament à lui seul ne saura pas toujours faire. Au fait, la psychothérapie va surtout permettre d’agir sur et de moduler les difficultés comportementales liées à l’inattention et à l’hyperactivité-impulsivité. S’accepter, s’auto-observer, prendre conscience de ses difficultés, les reconnaître, identifier les signes précurseurs et en comprendre leurs répercussions sont à la base de l’intervention en psychologie. C’est donc grâce à ces assises que le psychologue va aider la personne à mettre en place des stratégies et à agir pour modifier, corriger, moduler, prévoir et éviter ces comportements. Par exemple, accepter ses faiblesses et retrouver confiance en soi; savoir reconnaître les signes précurseurs d’irritabilité ou de colère et appliquer des techniques de relaxation (respiration, visualisation, etc.); apprendre à mettre en place des stratégies pour mieux faire attention aux détails ou savoir comment s’auto-observer et reconnaître les moments pendant lesquels on risque d’être moins attentif. La psychothérapie peut servir à complémenter la médication pour le TDAH, ou peut être aussi utile dans des cas de TDAH légers où les médicaments ne sont pas absolument nécessaires. Outre la psychothérapie, on compte aussi certaines autres types de spécialités capables d’aider les plus jeunes: par exemple l’orthopédagogie pour les aider à mieux fonctionner à l’école en ce qui regarde l’organisation, la planification et les méthodes de travail pour augmenter l’efficacité; ou la psychoéducation pour aider à réguler le comportement, à moduler les émotions comme la colère et l’opposition ou à favoriser les habiletés sociales.

La médication représente la seconde méthode efficace de traitements pour le TDAH. Toutefois, il est important de comprendre que le médicament n’est pas à lui seul une solution complète, mais plutôt un outil qui va aider l’individu à optimiser son fonctionnement et à maximiser son rendement. À cet égard, le choix d’un parent n’est pas facile et plusieurs s’inquiètent quant au fait de médicamenter leurs enfants. Tant que l’individu présentant un TDAH demeure fonctionnel au jour le jour, la mise en place de stratégies, de plans d’intervention ou le soutien en psychologie/orthopédagogie/psychoéducation devraient l’aider jusqu’à un certain point à compenser ses difficultés. C’est plutôt lorsque les symptômes du TDAH compromettent la qualité et l’intégrité du fonctionnement familial, social, académique/professionnel ou la santé/sécurité d’une personne que la médication est alors recommandée.

Médication et TDAH

Le type de traitements pour le TDAH, le choix du médicament, le dosage et les stratégies d’administration sont des décisions qui reposent sur l’opinion et le jugement du médecin. Par contre, la décision d’entamer le traitement proposé revient aux parents. Pour ces raisons, il est important pour les parents de discuter ouvertement avec leur médecin en ce qui regarde les types de molécules disponibles, leurs bénéfices, leurs effets secondaires et la tolérance de la personne face à ceux-ci. Les effets secondaires sont principalement liés à la perte d’appétit, mais dans de plus rares cas on rapporte aussi des difficultés d’endormissement (ajustement de dosage), des dérangements gastro-intestinaux, des palpitations cardiaques, ou des modification comportementales indésirables (anxiété, pensées négatives, apathie).

Trois grandes classes existent, soit les psychostimulants à base de méthylphénidate, les psychostimulants à base d’amphétamines et les non-psychostimulants. À titre informatif, voici une liste des médicaments présentement disponibles au Canada.

Psychostimulants à base de méthylphénidate

Ritalin: Courte durée d’action (3-4 heures) mais aussi disponible en version à durée d’action plus longue sous le nom de Ritalin LP ou XR (6-8 heures). Peu prescrit aujourd’hui mais a toujours son utilité, surtout dans le cas où on l’utilise comme supplément, voire de manière ponctuelle.

Biphentin: Longue durée d’action (8-12 heures). Libération initiale plus importante que les autres médicaments, donc plus efficace l’avant-midi que l’après-midi et aide l’enfant à être disponible dès ses premiers cours du matin.

Concerta: Longue durée d’action (8-12 heures). Libération graduelle tout au long de la journée et a l’avantage de mieux stabiliser l’attention en après-midi.

Psychostimulants à base d’amphétamines

Dexédrine: Courte durée d’action (3-4 heures) mais aussi disponible en version prolongée (6-8 heures). Principalement prescrit pour traiter la narcolepsie, mais aussi utile dans le traitement du TDAH.

Adderall XR: Longue durée d’action (10-12 heures). Médicament d’exception qui est surtout prescrit lorsque certaines autres molécules se sont avérées peu efficaces.

Vyvanse: Longue durée d’action (12-14 heures). Surtout prescrit chez l’adolescent ou l’adulte, puisqu’il agit suffisamment longtemps pour soutenir l’efficacité en soirée après être rentré à la maison. Par exemple les périodes d’étude ou le rôle que doit assurer un parent le temps que leurs enfants dorment.

Non-psychostimulants

Strattera: Très longue durée d’action (24 heures). Améliore un peu moins l’attention que les autres médicaments mais aide aussi à réduire l’anxiété. Son administration est difficile en raison de son délai d’action de 2 à 4 semaines, puis parce que la dose doit graduellement être diminuée avant de l’arrêter.

Intuniv: Très longue durée d’action (24 heures). Employé surtout pour minimiser les symptômes comportementaux comme l’anxiété, l’agitation, l’impulsivité, la colère ou l’opposition. Comme le Strattera, il requiert plus d’assiduité en raison de son délai d’action et de la nécessité de graduellement diminuer la dose avant de l’arrêter.

Pour de plus amples informations sur les traitements pour le TDAH, veuillez vous référer au guide de CADDRA pour les traitements pharmacologiques du TDAH au Québec.

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